The D’s – Deux regards, une même envie de raconter autrement
- Yael Behar
- 14 oct.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 oct.
Chez My Kitchen Society, certaines rencontres avec des réalisateurs semblent évidentes dès la première discussion. The D’s en fait partie : un binôme lyonnais aussi complice qu'exigent, capable de réaliser des films publicitaires où la narration prime sur la démonstration, où la mise en scène donne du sens à la matière.
Une rencontre, un ping-pong créatif
L’histoire commence en 2012. Quentin rejoint une petite agence de communication où travaille déjà Frankie à la direction artistique. Ce qui devait être une simple collaboration devient une véritable amitié, puis une association créative.
« On a compris très vite qu’on fonctionnait en ping-pong », raconte Quentin. « Quand l’un lance une idée, l’autre la transforme. On se complète sans s’en rendre compte ».
Après plusieurs années en agence, Frankie décide de franchir le pas : « J’avais envie de retrouver la liberté de créer, de raconter des histoires autrement. » En 2018, elle quitte son poste, et The D’s devient réalité. Elle pilote la direction artistique, les comédiens et la narration ; lui cadre, éclaire, pense le rythme, le montage et la postproduction.
La pub comme terrain narratif
Ils se revendiquent comme réalisateurs de publicité et de brand content, mais pour eux, la pub n’est qu’un format au service d’un récit.
« Ce qu’on aime, c’est insuffler une âme narrative à un univers qui, parfois, s’y prête peu », explique Frankie. « On ne cherche pas la perfection froide, mais ce petit supplément d’âme qui fait qu’on retient un film ».
The D’s refuse de “refaire ce qui existe déjà”. Quentin l’assume : « Si un storyboard nous montre un plan qu’on a déjà vu, on préfère le repenser. Trouver le plan du client, celui qui n’appartient qu’à lui ».
La food comme matière vivante
Avec la food, le duo a naturellement trouvé son terrain d’expression. Mais pas la food “chirurgicale” ou “figée”. Chez eux, la matière bouge, respire, vit.
« On aime le geste, l’humain, l’organique », résume Frankie. Quentin ajoute : « Je viens d’une culture très image, mais ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est la sensation ».
Production / Réalisation / Post-Production : The D’s
Client : Intervins Sud-Est
Leur film pour les vins IGP Méditerranée, que nous avons trouvé exceptionnel chez My Kitchen Society et qui nous a donné envie de proposer au duo de rejoindre notre roster, illustre parfaitement leur style : un slam vibrant, une narration ancrée dans le territoire, un montage nerveux et un ton juste entre émotion et modernité.
« On voulait quelque chose de vivant, entre le terroir et la street culture, entre l’image d’Épinal du Sud et un hymne urbain avec Marseille comme point d’ancrage », raconte Frankie.
Entre rigueur et spontanéité
Leur autre grand terrain d’expression : les films du Groupe SEB, une véritable école de précision.
« On passe d’un univers sensible à un univers plus industriel, mais la logique reste la même : raconter le bon geste », explique Quentin.
Sur ces tournages, ils revendiquent une méthode artisanale, agile, organique. « Ce n’est pas qu’une question de moyens, c’est une manière de travailler », confient-ils. « On aime sentir la caméra, la main, le mouvement.»
Ce goût pour la débrouille vient sans doute de leurs années 48h Film Festival, où ils ont réalisé de nombreux courts-métrages “avec les moyens du bord”. « Cette école de la contrainte, on ne l’a jamais perdue », sourit Frankie. « On sait qu’il faut que ça marche, alors on trouve toujours comment faire ».
L’esprit MKS
Le duo The D’s s’inscrit parfaitement dans la démarche My Kitchen Society.
Ils partagent cette idée d’artisanat d’art, cette exigence, mais toujours avec une part de liberté. C’est ce que confirme Quentin : « On parle du sens, du ton, du rythme. On cherche à raconter, pas à reproduire. »
Leur complicité et leur bonne humeur sont aussi leur marque de fabrique : « Sur un tournage, il faut que ce soit cool, même quand c’est dur. On ne fait pas tourner la Terre, on fait des films », plaisante Quentin. Une philosophie simple, sincère, qui se ressent sur chaque plateau.
Ne jamais faire deux fois la même chose
S’ils devaient résumer leur approche : ne jamais s’arrêter au “niveau un”.
« On essaye toujours d’aller au-delà du film attendu », dit Frankie. « De chercher une idée, un angle, une manière de filmer ou d’écrire qui rende le projet unique ».
Quentin conclut : « Chaque nouveau projet est un terrain de jeu. Ce qui nous excite, c’est d’inventer à chaque fois une nouvelle manière de raconter ».









