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C'est une bonne situation ça : styliste culinaire ?

  • Claire-Emilie Lecocq
  • il y a 3 jours
  • 5 min de lecture

Valéry Drouet
Valéry Drouet

Qui se cache derrière les photos appétissantes des magazines de cuisine ou les publicités mettant en valeur des produits alimentaires ? Derrière un simple pot de yaourt agrémenté de quelques fruits pour une campagne d'affichage ou un burger parfaitement mis en scène entre les mains d'un comédien pour la publicité d’une marque de fast-food ? Ou encore dans des films de fiction, notamment pour recréer des scènes de repas dans des films historiques, comme dans “Délicieux” (2021), réalisé par Eric Besnard, ou encore “Les Saveurs du Palais” (2012), réalisé par Christian Vincent ?


Derrière ces différentes mises en scène, se trouve un expert de l’image food : le styliste culinaire. Souvent méconnu du grand public, c’est un métier exigeant qui repose sur une connaissance pointue de la cuisine et une capacité à mettre en scène les produits destinés à être photographiés ou filmés pour de la publicité, de l’édition de livres de cuisine, de magazines, ou encore de l’affichage publicitaire et de la pub TV. Pilier indispensable de l’image culinaire, il joue avec les textures, les lumières et les couleurs pour éveiller l’appétit et sublimer les produits à l’écran.


Pour découvrir les dessous de ce métier, Valéry Drouet, styliste culinaire depuis 25 ans, et Eddy Marie, spécialiste du sucré et du chocolat, nous partagent leur parcours et les réalités de cette profession, où l'esthétique et la technique se rencontrent.


Un travail d’orfèvre et d'adaptation


Le stylisme culinaire ne se résume pas à dresser de belles assiettes : c'est un travail de patience et de minutie, où chaque ingrédient est manipulé avec soin pour obtenir une image parfaite. « Faire un simple burger pour une pub peut prendre plusieurs heures parfois », explique Valéry. L'objectif est de rendre les produits irrésistibles, tout en respectant les contraintes du tournage (lumière, angle de prise de vue, mouvement de la caméra, etc.), ainsi que celles du client. Par exemple pour un burger, si le client veut mettre l’emphase sur le fromage, la viande ou la sauce, le burger sera construit de manière différente. Il faut être méticuleux et créatif, et savoir trouver des solutions pour faire face aux contraintes.


« Si le fromage fondu du burger ne coule pas au bon moment, l'image est ratée » —Valery Drouet

Eddy, spécialiste des produits sucrés, doit quant à lui gérer des contraintes encore plus complexes : « Travailler le chocolat et la glace en studio, c'est un vrai challenge. Il faut tout anticiper, car la matière réagit aux moindres variations de température. » Pour lui, un bon styliste culinaire doit savoir réagir vite, trouver des solutions en un clin d'œil et parfois “tricher” pour garantir un rendu impeccable – mais naturel !



Valéry Drouet
Valéry Drouet

Un métier de passion et d'opportunités


Après 13 années passées en cuisine dans des restaurants gastronomique de Paris, Valéry s’est tourné vers le stylisme culinaire grâce à une rencontre avec Pierre-Louis Viel, photographe culinaire, qui lui a permis de mettre un premier pied dans le métier. « Notre premier test était catastrophique, mais il a tout de même été accepté et la maison d’édition nous a même confié d’autres projets par la suite ! », raconte-t-il. Il a ensuite réalisé des premières missions de stylisme dans le domaine de la vidéo, et a peu à peu forgé son expérience sur le terrain, tant pour l’édition et la presse que l’audiovisuel. En 25 ans, Valéry a vu le métier évoluer, notamment avec l'essor du numérique et des réseaux sociaux.


De la même manière, Eddy doit sa reconversion au stylisme culinaire à une rencontre, qui date d’une vingtaine d'années. Pâtissier glacier dans les plus grandes maisons parisiennes, il y a développé une expertise technique qui lui permet aujourd'hui de réaliser des mises en scène ultra-précises pour sublimer glaces, chocolat et pâtisseries.


 « J'aime garder un œil sur chaque élément que je prépare, anticiper les problèmes avant qu'ils n'arrivent. » —Eddy Marie

Les deux se retrouvent sur leur expertise en cuisine et leur efficacité de travail commune aux deux secteurs, indispensables pour être un bon styliste culinaire. « Venir du monde de la cuisine est un plus pour le métier, il faut aimer la nourriture et être à l’aise avec les textures » confirme Valéry.



Eddy Marie
Eddy Marie

Entre réalité et artifices : les secrets du stylisme culinaire


Si le grand public pense parfois que les images culinaires sont entièrement truquées, la réalité est plus nuancée. « Je travaille à 90% avec de vrais aliments », affirme Valéry, tout en reconnaissant l'usage de quelques astuces : vernis alimentaires pour donner du brillant, colles pour fixer certains éléments, et lait remplacé par des liquides plus stables pour les photos de céréales par exemple. « Les filaments de fromage fondu sont particulièrement difficiles à filmer, on est obligé de travailler avec de vrais produits mais ils ont tendance à refroidir et figer très rapidement. Tout est histoire de timing, il faut souvent préparer le même produits en plusieurs exemplaires et savoir le chauffer pile au bon moment pour avoir le bon rendu. »


Eddy, lui, joue sur les textures pour obtenir le rendu parfait : « Le factice peut être utile, mais il a ses limites. Rien ne remplace la vraie matière pour créer un effet de gourmandise. » Pour garantir la gourmandise des images et répondre aux contraintes des projets, Eddy mélange le factice et le réel. Il collabore même avec des model makers sur certains tournages : « Le model maker peut par exemple construire l’extérieur d’une barre chocolatée à l’aide d’une résine, pour éviter qu’elle fonde, puis le styliste culinaire va y intégrer le fourrage à l’intérieur, pour créer un effet coulant par exemple. »


Avec l'évolution technologique et l'IA, le métier subit de nouvelles mutations. « Les agences créent des maquettes impossibles à reproduire en vrai », regrette Valéry. Mais pour lui comme pour Eddy, la base reste l'expertise humaine.


« Il faudra toujours quelqu'un pour fabriquer le produit de base, quitte à ce qu'il soit ensuite intégré dans une image assistée par ordinateur. » —Valéry Drouet

Valéry Drouet
Valéry Drouet

Un secteur exigeant mais passionnant


Le stylisme culinaire attire de plus en plus de jeunes, mais c'est un métier où la patience et la résilience sont essentielles. « C'est un milieu fermé, il faut un bon réseau et beaucoup d'expérience pour se faire une place », explique Valéry. Eddy ajoute que l'exigence est très forte : « Les tournages peuvent coûter des dizaines, voire des centaines de milliers d'euros. Un styliste qui ne maîtrise pas son sujet peut mettre tout le projet en péril. »


Les deux stylistes s'accordent sur un point : la rigueur et l'adaptabilité sont les clés du succès. « On ne peut pas tout contrôler, je pense qu’il faut choisir un domaine — le sucré ou le salé, les pizzas ou les burgers — et le maîtriser parfaitement avant de se diversifier. Il vaut mieux etre bon dans un domaine que moyen partout », conclut Eddy. Pour ceux qui souhaitent se lancer, le conseil est clair : « Il faut être patient, débrouillard et passionné. Et surtout, savoir travailler en équipe. »



Pour My Kitchen Society, l’approche à la fois gourmande et rigoureuse des deux stylistes est la clé d’une collaboration réussie – et qui se confirme dans le temps. La facilité avec laquelle nous parvenons à collaborer avec Valéry comme Eddy, du fait de leur expérience et de leurs qualités humaines, ont contribué au succès des productions de My Kitchen Society ces cinq dernières années. Le lien de confiance, de respect et d’admiration mutuelle s’est renforcé au fil des projets, nourri par une compréhension commune des attentes et une capacité à toujours repousser les limites de la créativité.



 
 

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